samedi 13 mars 2010

Le potentiel technologique de Valence

Le potentiel technologique de Valence
Posted By Le Courrier d´Espagne On 11 mars 2010 @ 9 h 40 min In Affaires | No Comments

Valence se veut premier port espagnol méditerranéen, pôle logistique du sud de l’Europe, porte d’entrée du commerce vers l’Amérique du Sud et centre technologique capable d’attirer les grandes firmes technologiques. Aujourd’hui, elle est plébiscitée par Microsoft, Google ou l’Agence Spatiale Européenne qui y implantent leurs activités.


L'Agence Spatiale Européenne qui avait inauguré en 2008 l'European Space Astronomy Center à Villanueva de la Cañada, à Madrid (photo) devrait inauguré en juin son laboratoire de détection des pannes à Valence. Photo ESA.

Alors que le départ de la première régate de la 33e Coupe de l’America prenait du retard pour cause de vent, des entrepreneurs suisses, américains et espagnols refaisaient le monde, et surtout le futur de Valence dans les salons du Palau de la Generalitat. Objectif : réfléchir à la manière de transformer la région en nouveau centre technologique de la Méditerranée.
Cette table ronde informelle, modérée par l’entrepreneur suisse d’origine espagnole, Carlos Moreira, président de l’entreprise de sécurité informatique Wisekey, sponsor de l’équipe d’Alinghi et impulseur du hub technologique de la Méditerranée, a souligné le potentiel de la ville. Bien sûr, les entrepreneurs valenciens ont vanté la qualité de l’innovation menée dans divers secteurs traditionnels. Mais pour les intervenants internationaux la question du développement de Valence va plus loin. Selon eux, il est maintenant nécessaire de trouver des idées neuves, fraîches, et de mettre l’innovation au service des secteurs du futur.
Que faut-il de plus pour transformer Valence en ce grand pôle méditerranéen, en la Seattle de l’Europe? La Silicon Valley du Vieux Continent ?
Elle compte certes un atout de poids : son port. Pour Claude Beglé, ex-président du service postal suisse et expert en logistique internationale, son développement est tel qu’il pourrait remplir les fonctions de «porte d’entrée» de toute l’Amérique latine en Europe. «Les pays émergents vont croître plus que l’Union Européenne dans les prochaines années, c’est la conquête à l’envers.» Or, selon Rafael Aznar, président de l’Autorité portuaire, Valence, premier port de la Méditerranée, dispose déjà de très bonnes connexions avec Shanghai et facilite les formalités douanières aux cargos au travers de plateformes technologiques.
Mais les atouts logistiques sont une chose. Ils ne remplacent pas le capital humain. Pour Claude Beglé, cité dans le journal El País, la région doit et peut attirer les élites intellectuelles. «Vous avez des universités, le soleil, la mer, vous pouvez dupliquer le style de vie de la Côte Ouest des Etats-Unis. »
Un laboratoire de détection des pannes sur satellites
L’homme d’affaires ne pensait pas si bien dire. Car à peine quelques jours plus tard, l’Agence spatiale européenne annonçait le choix de la ville pour accueillir le laboratoire de détection des pannes sur satellites et navettes spatiales. Et côté cerveaux, cette nouvelle implique la venue de 25 chercheurs et, selon les estimations de la ville, la création de 800 emplois à haute qualification au travers de l´implantation d´entreprises de pointe dans la zone technologique.
Selon la maire de la ville, Rita Barbera, Valence était en compétition avec des établissements français, anglais et allemands ainsi qu´avec l´institut espagnol de technique aérospatiale, l’INTA. Mais c’est elle qui finalement a été choisie pour abriter ce deuxième centre espagnol de l´Agence Spatiale Européenne. Sa mission ? Mesurer et contrôler les effets des radiations provoquées par les satellites, établir les normes de référence de la télécommunication spatiale, surveiller la bonne application de celles-ci, et donner une réponse rapide aux incidents survenant sur les satellites en orbite.
Et pour mener à bien cet objectif, l’investissement est de taille : 15 millions d´euros financés par l´Université polytechnique de Valence, l’Université de Valence, la Generalitat et la municipalité. Mais en échange, Valence peut prétendre à une réputation technologique et scientifique internationale. Pôle de recherche, siège de colloques scientifiques et de congrès internationaux sur les techniques aérospatiales, elle en aura toute la légitimité.
Microsoft s’installe à Torrevieja
Une légitimité que confirment encore d’autres annonces. Comme celle du géant de l’informatique créé par Bill Gates, Microsoft, qui vient d’annoncer qu’il installera à Torrevieja (Alicante) le premier Centre de Développement Technologique Sanitaire du groupe. Le choix de la ville n’est pas anodin puisque Microsoft équipe déjà l’Hôpital de Torrevieja, un centre hospitalier ultra moderne inauguré en 2006 (voir encadré). Sans oublier que la Province d’Alicante concentre un grand nombre de résidents retraités.
Ce centre d’innovation lié aux applications technologiques pour la santé et les services destinés au troisième âge emploierait une dizaine de professionnels sur une surface de 300 m2. L’investissement initial serait couvert par la Generalitat valencienne qui pourrait débourser 800 000 euros durant les deux premières années, selon le quotidien El Pais.
Google Transit commence par Valence
L’autre géant américain, Google, a pour sa part choisi Valence pour lancer en Espagne son Google Transit, sa plus ambitieuse plateforme virtuelle de mobilité urbaine. Le système intégre dans l’application Google Maps tous les moyens de transport locaux et interurbains. Un outil innovant qui permet de planifier les trajets métropolitains en transport public.

S.M.

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